Avant le Laguiole : le Capuchadou

Le couteau Laguiole est probablement la lame française la plus connue et reconnue, dans l’hexagone et à l’internationale.

Mais avant le Laguiole, qui connu sa première heure de gloire vers 1890, l’Aubrac avait son couteau très spécifique nommé le « Capuchadou » ou « Capujadou« . Son nom provient du verbe de langue romane capusar qui veut dire chapuiser, qui signifie racler un bout de bois.

Avant le couteau Laguiole : le Capuchadou
Exemple de vieux Capuchadou avec leurs étuis en bois.

La vie en Aubrac est difficile, les paysans vivent pauvrement et ne sont souvent propriétaires que de petites parcelles et/ou de quelques bêtes… Les buronniers quittaient d’ailleurs souvent la région en automne pour la capitale afin d’y trouver un emploi hivernal. Il était également courant que des groupes d’équipiers (buronniers) partent pour la Catalogne (souvent pour devenir scieurs de long). Les paysans revenaient ensuite sur leur terre natale au début du printemps.

La naissance du Capuchadou

C’est dans ce contexte que naît le Capuchadou. Il est probablement originaire des alentours de Rodez, et était autrefois fabriqué par ces paysans avec les matériaux qu’ils avaient sous la main.

Le Capuchadou (ou Capujadou) est donc depuis la nuit des temps le couteau de ces paysans du Rouergue, de l’Auvergne et de l’ Aubrac. Il s’agit d’un couteau rustique, à lame épaisse et pointue. Ce couteau rustique ne se fermait pas encore. Que ce soit pour le repas, l’abattage, le soin des bêtes, ou leur propre défense, le Capuchadou était un outil indispensable du quotidien pour ces travailleurs de la terre. En effet, il fallait parfois percer la panse enflée des vaches souffrant de météorisation (pour leur sauver la vie, car elles risquaient de mourir étouffées suite au gonflement) et les retours de foire ne se faisaient pas toujours sans attaques de brigands et autres malandrins. Il était donc traditionnellement glissé nu dans la manche, dans le pantalon, dans la botte ou rangé dans un étui en bois.

Lieutadès est un petit village du Cantal à 900 m d’altitude. Il se situe sur les premières pentes de l’Aubrac, en Auvergne. Ses habitants ont une particularité patronymique : ils sont appelés les Capujadous. Ils tiennent ce surnom d’un verbe occitan qui signifie « tailler » (des bouts de bois).

Des Capujadous à l'oeuvre !
Des Capujadous à l’oeuvre !

Jadis, pendant les longues soirées d’hiver, ils taillaient à l’aide de leur « capujadou », les innombrables chevilles qui fixaient les lauzes, ces énormes dalles de pierre qui sont assemblées pour former la couverture des toits. Ils ont tant taillé de ces chevilles que le surnom leur est resté.

Le couteau Capuchadou « nouvelle génération » est désormais fabriqué dans notre coutellerie, vous pouvez également l’acheter en ligne : www.capuchadou.fr.