Les couteaux Corses

L’île de Beauté est une terre de couteaux depuis l'antiquité et sa coutellerie est devenue une véritable tradition.
Le couteau fixe traditionnel est d’abord un poignard «à la génoise», héritage de l’histoire en partie italienne de la Corse.
Comme de nombreuses régions rurales, le couteau était avant tout un outil utilisé par les paysans pour les travaux quotidiens, ou dans un but offensif/défensif. De nombreux modèles de couteaux Corses sont devenus célèbres avec le temps, mais la liste de nos modèles est loin d’être exhaustive car l’île de beauté regorge de petits couteaux utilitaires ! On les reconnaît facilement car ils portent souvent le nom de leur origine géographique, en langue Corse évidemment.

Des nos jours, ils poursuivent leur histoire avec de nouveaux modèles qui allient tradition et modernité. Et on peut affirmer qu’il n’existe pas « un »,  mais « des » couteaux corses !

Photographie © Camille Brodard

L’Antò

Ce couteau aux formes rondes a été réalisé en collaboration avec la famille Zuria (Bonifacio) et Robert Beillonnet (M.O.F 1997 et 2000), et mis en production en 2019.
Habituée au système de blocage de lame par pompe arrière, L' Antò est le premier couteau à palanquille de la maison Fontenille Pataud. La lame est parfaitement bloquée en position ouverte. Comme l’ensemble de nos modèle avec blocage de lame, L' Antò possède également une mécanique de fermeture et d'ouverture très douce.

La Vendetta

Ce couteau est tellement emblématique que l’on ne le présente plus. Son histoire sulfureuse est aussi connue que sa ligne.

Mais voilà, la Vendetta Corsa est un mythe !

La légende veut qu’à une époque ou les armes à feu n’étaient pas monnaie courante, ce couteau était aussi bien utilisé aux champs pour égorger les animaux que pour sauver, souvent dans un bain de sang, l’honneur d’une famille («Vendetta» en langue Corse, signifie vengeance). Et il n’était pas rare de voir les couteaux ornés de formules aussi assassines que leurs lames. Détail qui a aussi contribué à la célébrité de l’objet.
Le couteau Vendetta porte tout de même, d’une certaine manière, bien son nom ! Contrairement à aux autres couteaux plus «traditionnels» (comme le Pialincu ou encore le Rondinara), les vendettas ne s’inspirent et ne tirent pas leur nom de couteaux de paysans des terres difficiles, ni des marins-pêcheurs des ports côtiers de l’île de Beauté.

Car la vérité est un peu moins glamour. La vendetta Corse est ce qu’on appelle dans le jargon, un couteau néo-régional.

La Vendetta est un couteau touristique, un bien vilain mot, on vous l’accorde. Et malheureusement, comme beaucoup de modèles célèbres, on trouve une (trop) grande quantité de lames importées de Chine ou du Pakistan sur les marchés, même en Corse. Pour l’acheteur du XXème siècle, une vendetta achetée en Corse était en réalité... Thiernoise ! La création de ce couteau est liée à la parution de Colomba, une nouvelle à grand succès de Prosper Mérimée en 1840. L’ouvrage aura pour mérite de lancer la mode des romans-feuilletons (dits «de gare»). Au menu, amourettes, escarmouches sanglantes et... vengeance ! Mais la réalité en Corse est beaucoup moins romanesque, les bergers utilisaient des couteaux beaucoup plus sommaires fabriqués par les couteliers du cru, souvent en corne de bélier, un matériau facile à se procurer.

Concernant sa forme, la vendetta est avant un couteau fermant, avec un manche style piémontais, la lame est effilée et la mitre est reconnaissable au large décroché dans sa partie inférieure.
D’un point de vue technique, le « Vendetta » est vendu en Corse depuis des décennies et sa qualité a trop souvent été prise en défaut. Nous avons recréé , amélioré et co-signé ce modèle avec Antoine et Camille Zuria (Couteliers à Bonifacio - Corse). Le couteau que nous vous proposons est donc désormais fabriqué artisanalement dans les règles de l'art.

Le Sperone

Le "Sperone" tient son nom de l’éperon rocheux situé à l’extrême sud des falaises calcaires de Bonifacio (une curiosité de la nature mise en valeur dans le cadre paysager du golf du même nom). On dit qu’il protégeait le port romain de Piantarella, 2000 ans auparavant, mais il est encore aujourd’hui un repère d’alignement pour les marins bonifaciens qui s’aventurent autour des îles Lavezzi (un archipel de 23 îles au sud-est de Bonifacio).
Comme tous nos modèles de couteaux Corses, il est le fruit de notre étroite collaboration avec Antoine Zuria et Robert Beillonnet (M.O.F 1997 et 2000). Tout en conservant les lignes et la qualité d’une Vendetta, on y a adjoint un mécanisme de précision facilitant l’ouverture et la fermeture douce du couteau.

Le Pialincu

Le "Pialincu" (Paysan en dialecte bonifacien) est aussi le fruit de notre étroite collaboration avec Antoine Zuria et Robert Beillonnet (M.O.F 1997 et 2000). Cette petite lame qui ne manque pas de caractère est un bel hommage à l’ancestral paysan bonifacien qui, avant le levé du soleil, quittait la citadelle au pas de son âne pour se rendre sur le «Piale», la proche campagne bonifacienne ou chaque famille possédait son lopin de terre à cultiver entouré de murs de pierres sèches. Le pialincu passait toute sa journée à exploiter sa terre, en exploitant son meilleur parti, dans le but de subvenir aux besoins de sa famille, avec son fidèle couteau en poche.
Notre « Pialincu », avec son petit gabarit de 10,5 cm est le petit frère du Sperone (qui en mesure 12). Comme ce dernier, il est équipé d’un mécanisme de précision facilitant son ouverture et sa fermeture.

Le Rondinara

Ce couteau est courbé à l'image de la célèbre anse marine de Rondinara située près de Bonifacio. Il constitue aussi un hommage au petit marteau appelé «rivoir» utilisé par les pêcheurs qui rabattaient les poissons en hiver, au moment de l’année où ils sont le plus proches des côtes.
Ce robuste couteau propose un système de blocage de lame à pompe arrière pour une ouverture en douceur et une véritable sécurité. C’est probablement notre modèle de couteau le plus imposant, avec une lame et un manche épais qui sera très adapté à un usage en extérieur.

Le U Cumpà

"U Cumpà" signifie "Le compagnon" en bonifacien. C'est un couteau léger qui réunit High-Tech et méthodes traditionnelles. Fabrication en collaboration avec Camille et Antoine Zuria, couteliers à Bonifacio (Corse).
Ce couteau est très léger et bénéficie du système d’ouverture à une main, pour une utilisation toujours plus facile, sûre et efficace.
Ces couteaux chargés d’histoire le sont jusque dans leurs formes et matières, avec des manches en olivier, bruyère, genévrier ou encore en buis... des essences typiques à l’île de beauté.