L’Yssingeaux
Yssingeaux, ville du sud de l'Auvergne, plus précisément en Haute-Loire (43), possède une signification bien particulière : « Jaux » en patois auvergnat signifie « coqs » et par extension « çin- jaux » est donc la ville des 5 Coqs, clin d’œil spécial pour cet animal emblématique de notre pays. Encore aujourd'hui, la ville arbore toujours fièrement le gallinacé sur ses armoiries !
Comme pour beaucoup de couteaux, l'Yssingeaux et ses dérivés sont les héritiers de leur terre natale. Ces dernières, situées autour de la ville, permettaient les cultures de lentilles de pays prisées, ainsi que l’élevage de moutons de races locales, ou encore de mulets grâce au fructueux marché espagnol. On ne trouve cependant que peu de traces de couteliers jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, seulement des forgerons. Par la suite, la coutellerie en tant que telle à Yssingeaux disparaît rapidement puisque la production est déplacée à Thiers. C’est d’ailleurs à Thiers que sa forme se modernise pour se rapprocher de l’Issoire avec des formes plus arrondies et deux mitres (à l'avant du manche, pour protéger ce dernier, et à l'arrière). C’est dans les mains des commerciaux et grossistes Thiernois que la renommée du couteau grandis jusqu’à devenir un best-seller, au delà même de son propre territoire.
L'Yssingeaux est donc né en Auvergne à la fin du 18ème siècle et fut le premier couteau à bec de corbin. Il fut ensuite imité par de nombreux autres couteaux régionaux. Il est donc assez semblable aux Laguiole du 19ème siècle avant que ceux-ci adoptent la fameuse lame Yatagan et la mouche galbée que l’on ne présente plus. D’autres signes distinctifs du couteau l'Yssingeaux sont son aspect rustique, sa lame bourbonnaise à pointe centrée, son ressort dit «lisse», sa mitre de tête en acier ou encore le cul de manches en bec de corbin. Concernant les côtes, elles sont le plus souvent en corne ou en bois, des matières abondantes et incontournables pour des couteaux de paysans. C’est une lame appréciée de part sa bonne tenue en main et dans la poche.
Ainsi donc est né le couteau 5 Coqs, avec son ressort « à mouche forgée » et sa crête au bas du manche qui fait office de pompe arrière, permettant ainsi de refermer la lame et de sécuriser son utilisation.
Le 5 Coqs, héritier de l'Yssingeaux
Le 5 coqs par Fontenille Pataud, tout comme l'Yssingeaux, est un couteau issu de la tradition coutelière française mais néanmoins moderne par sa technicité : butée de lame, ouverture facile, blocage de lame, acier haut de gamme…. Il a été crée en collaboration avec Robert Beillonnet (MOF) et Jacky Cortial, coutelier yssingelais.